Dans un carnet de voyages dessins et textes s'entremêlent : texte comme un élément graphique qui sera partie intégrante de la mise en page ou bien texte qui complète ce que le dessin ne dit pas ? Parfois c'est le texte qui va être le point de départ d'une émotion menant à l'illustration. Tout est possible, et chacun fera selon sa sensibilité et son envie de jouer avec les mots.
Les Pinceaux vous proposent de partir en littérature et de retrouver quelques extraits d'auteurs qui célèbrent Saint-Malo et la Bretagne
En Bretagne - Guy de Maupassant "Voici la saison des voyages, la saison claire où l’on aime les horizons nouveaux, les vastes étendues de mer bleue où se repose l’œil, où se calme l’esprit, les vallons boisés et frais où parfois le cœur s’attendrit sans qu’on sache pourquoi, quand on s’assied, au soir tombant, sur un talus de route en velours vert et qu’on regarde, à ses pieds, un peu d’eau brune et dormante où se mire le soleil couchant au fond de l’ornière creusée par des roues de charrettes.
J’aime à la folie ces marches dans un monde qu’on croit découvrir, les étonnements subits devant des mœurs qu’on ne soupçonnait point, cette constante tension de l’intérêt, cette joie des yeux, cet éveil sans fin de la pensée.
Par les champs et par les Grèves - Gustave Flaubert "Saint-Malo, bâti sur la mer et clos de remparts, semble, lorsqu'on arrive, une couronne de pierres posée sur les flots dont les mâchicoulis sont les fleurons. Les vagues battent contre les murs où, quand il est marée basse, déferlent à leurs pieds sur le sable. De petits rochers couverts de varechs surgissent de la grève à ras du sol, comme des taches noires sur cette surface blonde. Les plus grands, dressés en rang à pic et tout unis, supportent de leurs sommets inégaux la base des fortifications, en prolongeant ainsi la couleur grise et en augmentant la hauteur. Au-dessus de cette ligne uniforme de remparts, que çà et là bombent des tours et que perce ailleurs l'ogive aiguë des portes, on voit les toits des maisons serrés l'un après l'autre, avec leurs tuiles et leurs ardoises, leurs petites lucarnes ouvertes, leurs girouettes découpées qui tournent, et leurs cheminées de poterie rouge dont les fumignons bleuâtres se perdent dans l'air."
Pierre Loti, Mon frère Yves « Ce je ne sais quoi des étés bretons qui est mélancolique, on ne sait comment le dire, c’est un composé où entrent mille choses: le charme de ces longs jours tièdes, plus rares qu’ailleurs et plus vite partis; les hautes herbes fraîches, avec l’extrême profusion des fleurs roses; et puis un sentiment d’autrefois, qui dort, répandu partout. Vieux pays de Toulven, grands bois où il y a déjà des sapins noirs, arbres du Nord, mêlés aux chênes et aux hêtres; campagnes bretonnes, qu’on dirait toujours recueillies dans le passé…. Grandes pierres que couvrent les lichens gris, fins comme la barbe des vieillards; plaines où le granit affleure le sol antique, plaines de bruyères roses…. Ce sont des impressions de tranquillité, d’apaisement, que m’apporte ce pays; c’est aussi une aspiration vers un repos plus complet sous la mousse, au pied des chapelles qui sont dans les bois. »
Et avec un auteur plus contemporain, le dernier Fred Vargas "sur la dalle" qui vient de paraître et que nous vous laissons découvrir. Cel se passe à Combourg et l'on y retrouve un descendant de l'auteur des "Mémoires d'outre-tombe"...Suspense...
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